Ce que nous appelons aujourd'hui « camp de Rivesaltes » est un espace, initialement conçu comme camp militaire. Le cadre administratif et les populations installées sur les différents îlots a varié selon les périodes, et le camp Joffre, créé en 1939, a connu de nombreuses appellations et fonctions. L’ouverture des camps en France se base sur un décret-loi du 12 novembre 1938. Dans ce texte on parle d’« étrangers indésirables » et de leur internement dans des « centres spéciaux » où ils feront l’objet d’une surveillance permanente.
D’abord Centre de transition des troupes indigènes coloniales en 1940, puis Centre d'accueil pour des éléments repliés de l'armée, il deviendra le Centre d'hébergement de Rivesaltes en 1941. En 1942, le camp sera dénommé Centre inter-régional de rassemblement des Israélites, puis changera à nouveau de nom lors de l’occupation des troupes allemandes. Il aura plusieurs appellations après la guerre (Centre de séjour surveillé, Dépôt de prisonniers de guerre de l'Axe n°162) avant de devenir, entre autres, Centre d'Accueil des Français de Souche Nord-Africaine en 1962.
Le camp de Rivesaltes a donc une histoire complexe, et a inclut des aspects pénitentiaires, militaires, mais également un village civil, un centre de formation et un Centre de Reconduite à la Frontière. La dénomination simplifiée retenue aujourd'hui est celle de Camp d’internement, de déportation et de relégation, bien que le lieu ait également eu d’autres fonctions d’entrainement, d’emprisonnement et de rétention notamment.