David Korn et sa famille © Luc Choquer - Portraits de Rivesaltes
David Korn est né à Bruxelles en 1936 dans une famille juive d’origine polonaise. A l’arrivée des Allemands en Belgique, David et ses parents partent pour la France. Ils séjournent au camp de Brens, de Gurs et d’Agde, avant d’être envoyé au camp de Rivesaltes quelques jours après son ouverture, en février 1941. De là, David et sa mère sont séparés du père. David Korn reste plus d’un an dans le camp de Rivesaltes jusqu'en avril 1942.
Au mois d’avril 1942, il est pris en charge par l’OSE (Oeuvre de Secours aux Enfants) et intègre une colonie d’Eclaireurs israélites Moissac, dans le Tarn-et-Garonne. Sa mère reste à Rivesaltes d’où elle est déportée et envoyée à Auschwitz en septembre 1942. David reste un an et demi à Moissac. En septembre 1943, il est envoyé dans une famille à Meylan, près de Grenoble où la famille Burlon-Artaud l’accueille sous l’identité de « Daniel Chapon ». A la libération, les Burlon-Artaud déménage et confie David Korn à un membre de la famille, dans l’attente de nouvelles de ses parents. Il est d’abord envoyé dans un home religieux dans la région puis il retourne quelques temps à Moissac où son père, rescapé du camp de Buchenwald, vient le chercher en septembre 1945.
Ils rentrent en Belgique et David reste quelques temps dans un home à Bruxelles. Il retourne ensuite vivre chez son père et sa belle-mère. Il suit des études jusqu’à quinze ans puis commence à travailler. Aujourd’hui encore, il vit à Bruxelles avec sa femme, Evelyne. Depuis quelques années, il mène des recherches pour retrouver les personnes qui se sont occupées de lui pendant la guerre et il témoigne régulièrement pour faire connaître son histoire.
Témoignage de David Korn
"On se rend pas compte [que l'on va être séparé de nos mères]. Faut pas oublier, moi j’avais six ans et cinq jours. Je suis né le 19 avril et c’était le 25 donc c'était quelques jours. Je crois même qu’on était content de partir, de se retrouver dans le camion avec tous les copains. Et puis après, on est arrivé à Moissac. Je me rappelle, le jour de notre arrivée à Moissac, ça je me rappelle comme aujourd’hui, je descendais les escaliers… je me tenais à mon copain, mon copain aussi, on avait pas l’habitude d’escaliers, y avait pas d’escalier à Rivesaltes."
David Korn