Programme public

13h30-14h00 - Ouverture / prises de parole officielles

14h00-14h50 - Remise officielle du rapport de fouilles à l’État              

Denis Guilbeau - Service régional de l’Archéologie (DRAC)

Dominique Garcia - Président de l'INRAP

Patrice-Georges Zimmermann - Archéologue judiciaire chargé de recherches à l’INRAP

Depuis 2009, différentes recherches archéologiques ont été conduites pour localiser le cimetière harkis du camp de Rivesaltes. Demeurées infructueuses, elles ont été relancées en octobre 2023 par Mme Patricia Mirallès, alors Secrétaire d’Etat chargée des Anciens Combattants et de la Mémoire. La localisation probable du cimetière a été effectuée en septembre 2024 par la DRAC Occitanie sur la base d’une analyse des photographies aériennes anciennes. Par ailleurs, les documents d’archives indiquaient le transfert probable des défunts. L’intervention de l’Inrap en novembre 2024 a confirmé la localisation du cimetière, en a établi les caractéristiques et a confirmé l’exhumation de la totalité des inhumés.

15h00-16h45 - Ouverture et mise en contexte scientifique :

- Le cimetière harki de Rivesaltes : histoire d’une recherche

Abderahmen Moumen - Historien, membre du Conseil scientifique du Mémorial et chargé de mission nationale à l'ONACVG « Histoire et mémoires de la guerre d'Algérie »

De 1962 à 1965, près de 22.000 personnes, issues du groupe social harkis, ont transité par le camp de Rivesaltes. Près de 150 personnes, majoritairement des enfants, sont décédés durant cette période, et ont été inhumés pour partie dans le camp, et pour d’autres à Perpignan. Ce n’est qu’à partir des années 2000, dans le sillage de la configuration d’un futur mémorial du camp de Rivesaltes, que la mémoire du cimetière harki ressurgit, jusqu’à sa (re)découverte en novembre 2024. Cette communication retracera les principales étapes des recherches menées pour retrouver le cimetière harki.

- Les rites funéraires en Islam et le processus de deuil

Ghaleb Bencheikh - Islamologue, président de la Fondation de l'islam de France et producteur de l’émission « Questions d'islam » sur France Culture

Les rites funéraires en Islam : la mort et son importance en Islam et les différents rites codifiés (la Shahada ; Le lavage mortuaire ; l'enveloppement dans le linceul ; La prière funéraire ; l'inhumation rapide).
Le processus de deuil : phases et rituels permettant aux vivants de faire face à la mort de manière codifiée en trouvant un équilibre entre douleur et résilience.

- Rendre visible l’absence : l’apport de l’anthropologie médico-légale à la mémoire des disparus

Pascal Adalian - Professeur en anthropologie biologique (Aix-Marseille Université).

L’anthropologie médico-légale est une discipline scientifique qui se situe au carrefour des sciences biologiques, judiciaires et historiques. Elle étudie les restes humains, en particulier les ossements, pour tenter de restituer une identité biologique (âge, sexe et stature) à des personnes décédées.

Lorsque les ossements sont retrouvés mélangés et fragmentés, sans contexte archéologique ou funéraire clair, l'anthropologie médico-légale utilise des méthodes rigoureuses pour estimer le nombre minimum d’individus présents. Cette étape est essentielle, car elle permet de poser les bases d’une reconnaissance - même partielle - de l'identité des défunts en contribuant aussi à la reconstruction d’une mémoire collective.

- La prise en charge funéraire et patrimoniale des restes humains non identifiés en contextes de crises de mortalité.

Élisabeth Anstett - Anthropologue sociale, directrice de recherche au CNRS

Au cours du 20e siècle, de nombreuses sociétés ont subi des épisodes de crises de mortalité (guerre, violences de masse, catastrophes naturelles ou industrielles, épidémies) suscitant la prise en charge simultanée dans l’urgence ou à distance dans le temps d’un grand nombre de victimes. Certaines de ces sociétés ont de plus été confrontées à la difficile nécessité d’offrir un traitement digne à des restes humains demeurant non identifiés.

En effet, malgré les progrès de la science, il n’est souvent pas possible d’identifier la totalité des victimes ; et il n’est jamais possible de procéder à l’identification de la totalité des fragments humains collectés dans ces contextes. L’objectif de ce bref tour d’horizon est de montrer quelles solutions ont été adoptées et leurs motivations respectives.

La prise en charge de ces restes humains diffère en effet selon les contextes culturels et historiques. Elle varie d’une prise en charge funéraire (individuée, collective ou mixte) à une prise en charge patrimoniale (monumentale ou muséale).

Mais elle peut aussi parfois donner lieu à une mise en réserve des restes humains, sans aucun traitement, notamment en l’absence de consensus entre les différentes parties prenantes (familles, communautés, institutions, état).

- Échange avec les familles et la salle

Modération : Fatima Besnaci-Lancou - Historienne, membre du Conseil scientifique du Mémorial du camp de Rivesaltes et Présidente du Conseil scientifique du Mémorial du camp de Saint-Maurice l’Ardoise.

16h45-17h00 - Conclusion et perspectives