Enfant de harki, Tahar Bouhouia arrive en France avec sa famille en 1962, à l’âge de 2 ans. Il reste 9 mois au camp de Rivesaltes, d’octobre 1962 à juin 1963.
« Du camp de Rivesaltes, comme de mes souvenirs antérieurs et ultérieurs, la trace que conserve ma mémoire a un caractère merveilleux. Pourtant, mes parents considèrent que cette période de notre vie fut l’une des plus éprouvantes. Lorsqu’ils en parlent, c’est pour décrire des conditions d’accueil et d’hébergement effarantes, un lieu où des centaines d’enfants, saisis par le froid et la faim, répandaient de continuels hurlements. Pour me convaincre de la réalité de ces difficultés, mes parents m’ont raconté que pour calmer ma faim, ma grande sœur avait ramassé un morceau de pain qui traînait dans la boue et me l’a donné à manger. »
Tahar Bouhouia
Octobre 1962 / Juin 1963